Investir, quelques règles élémentaires à connaitre

Un investissement, quoi qu’on en dise, se réfléchit

Que ce soit des placements financiers ou l’achat de biens immobiliers, il faut garder à l’esprit qu’il y a toujours un engagement et qu’il y a toujours un risque de perte en capital. C’est d’ailleurs la définition même de l’investissement. Accepter beaucoup de rendements pour plus de risques et avoir des rendements faibles avec peu de risques, quitte à perdre de l’argent à cause de l’inflation.
 
Sylvain D. D.
Sylvain D. D.
/ 16-02-2022

Avec le COVID, beaucoup sont ceux qui découvrent brusquement les risques de placements qu’on leur avait pourtant vantés comme étant sans aléas. Certains ont tellement perdu qu’ils ont tout sorti en catastrophe et privilégient aujourd’hui l’immobilier comme une valeur refuge. Pourquoi pas. Tout dépend de chacun et de ses besoins. Personnellement je ne vend pas quand il y a une crise parce que je diversifie mes placements et j’évite d’avoir besoin de trésorerie à court-moyen terme. Je planifie et je diversifie. 2 règles simples que finalement peu utilise, souvent à leur détriment. 

Quand je vois les statistiques présentant les Français comme au fond du classement des Européens en matière de gestion financière, je m’interroge toujours comment ils peuvent confier leur argent à des banquiers, des assureurs, qui, bien souvent, n’en savent pas plus qu’eux… Que l’on ne s’y méprenne pas, il y a de bons gestionnaires français mais il faut savoir où les trouver.

Voici quelques règles indispensables:

Règle 1 : Disponibilité de mon argent?

Avant tout placement, la première question essentielle à se poser est de savoir si mon argent sera bloqué ou non.
On dit d’un placement qu’il est « disponible » quand je peux récupérer rapidement mon épargne, ce qui, pour certaines situations, est une éventualité importante à prendre en compte (étude des enfants, mutation professionnelle, etc.)
 
Il faut savoir qu’en règle générale, cette souplesse induit bien souvent des contreparties. En effet, si je m’engage sur un placement avec un terme défini, j’ai la possibilité de retirer mon argent et cela inclut souvent :
  • des frais;
  • des pénalités;
  • ou des pertes d’avantages (notamment fiscaux).

Règle 2 : Mon horizon d'investissement?

Il faut toujours s’interroger sur l’objectif et l’intérêt d’un investissement.
S’agit-il d’un investissement :
  • pour préparer les études de mes enfants ?
  • pour m’acheter une belle voiture dans quelques années ?
  • pour faire travailler mon argent qui dort et qui ne me rapporte pas ?
  • me préparer un capital pour vivre plus confortablement ma retraite ?
  • etc.
A chacun ses objectifs!
 
Selon la réponse à ces questions, je peux objectivement et rationnellement déterminer la durée pendant laquelle je vais immobiliser une partie de mon argent. Selon la durée que je suis prêt à bloquer mon argent, je peux :
  • pour une durée de 12 mois à 5 ans (court terme), placer sur des produits sans risque, peu ou pas exposés sur les marchés financiers. Exemple : Livret d’Épargne, SICAV monétaire, compte titre, PEL, PEA, etc;
  • pour une durée de 5 à 8 ans (moyen terme) : prendre un peu de risque sur une petite partie de mon capital seulement. Exemple : Assurance vie, immobilier, etc;
  • pour une durée supérieure à 8 ans (Long terme) : prendre plus de risques car le temps devient mon meilleur allié. Les marchés boursiers sont historiquement payants sur le long terme, clairement pas sur du court terme. Il faut quand même savoir qu’investir sur les marchés financiers suppose que j’accepte de voir la valeur de mon épargne fluctuer à la hausse comme à la baisse. À mesure que mon horizon de placement se rapproche, je dois être en mesure de réduire mon exposition au risque en réorientant une partie de mon épargne, vers des supports plus prudents ou garantis en capital. L’immobilier peut, par exemple, être aussi un placement intéressant à condition de bien en maitriser les règles.

Règle 3 : Le risque que je suis prêt à prendre?

Soyez-en convaincu, un investissement qui rapporte vite et gros. Si, si c’est possible! A condition d’accepter de perdre vite et gros également !
Cela s’appelle de la spéculation. Certains gagnent et beaucoup perdent. Toute la question est de savoir dans quel camp vous vous trouvez, mais vous ne le saurez jamais au départ.
Un placement suppose une attente de rendement (ou de performance), qui lui est lié au niveau de risque que je souhaite prendre.
 
Les sans risque :
  • placer sur un livret A : épargne garantie mais rendement très faible;
  • placer en fonds Euros (en assurance-vie par exemple) : épargne de moins en moins garantie avec un rendement particulièrement faible, qui tend même vers un rendement de 0%.
Techniquement parlant, on peut dire qu’aujourd’hui, vous perdez même de l’argent avec ce type de support.
 
 

Règle 4 : Mon profil investisseur

Si je suis accompagné par un professionnel, je suis d’office soumis à un questionnaire de profil qui va déterminer mon type d’investisseur. C’est toujours instructif!

  • Si j’ai un profil Opposé au risque (niveau 1) : je souhaite limiter au strict minimum les variations de rendement même si cela limite aussi la rentabilité attendue;
  • Si j’ai un profil Prudent Sécuritaire (niveau 2) : j’accepte occasionnellement de faibles variations de performance en échange d’un peu de rentabilité;
  • Si j’ai un profil Prudent Défensif (niveau 3) : j’accepte de faibles variations de performance et je tolère des pertes occasionnelles en capital pour pouvoir espérer une rentabilité raisonnable;
  • Si j’ai un profil Equilibré Prudent (niveau 4) : j’accepte des variations de rendements modérées et je tolère des pertes faibles pour une meilleure rentabilité attendue;
  • Si j’ai un profil Equilibré Dynamique (niveau 5) : j’accepte des variations fortes de rendements et je tolère des pertes faibles pour une rentabilité attendue importante;
  • Si j’ai un profil Dynamique (niveau 6) : j’accepte des fortes variations de rendements et des pertes modérés en vue de tirer la meilleur rentabilité attendue;
  • Si j’ai un profil Dynamique Agressif (niveau 7) : j’accepte des fortes variations de rendements et de fortes pertes en capital, car je privilégie la rentabilité.
 
Les supports référencés comme « dynamiques » ou « agressifs » sont potentiellement plus rémunérateurs mais le risque de voir son capital partir en fumée est bien réel.
À l’inverse, un placement dit prudent, et opposé au risque, rapportera peu.

Règle 5 : L'épargne de précaution (ou de sécurité)?

Un prérequis indispensable : il faut penser à avoir une épargne de sécurité pour palier à des dépenses imprévues. 
 
Un frigo qui lâche, une voiture a changer en urgence, etc.
 
Donc, avant toute chose, il faut se protéger. 
 
L’idéal est de disposer de 3 à 6 mois de salaire de côté, sur un support de type Livret A ou Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDs) par exemple. 
 
Ces supports remplissent très bien leurs fonctions en cas de coup dur.
 

Les bonnes pratiques pour investir

Un investissement, quel que soit le type de support utilisé (financier, immobilier ou assurantiel), se prépare et se suit au quotidien. Il y a beaucoup de critères qui entrent en jeu.
Ne pas hésiter à se faire accompagner
 
Comme précisé précédemment, les Français sont réputés pour être les plus mauvais élèves en matière financière.
 
Il faut savoir se faire accompagner par des professionnels, dans l’idéal auprès de ceux qui n’ont pas une grosse enseigne sur la carte de visite car vous n’aurez que les solutions de l’enseigne. Mais cela peut vous convenir. Ce n’est même pas un débat ici.
 
Mais quand j’achète une voiture, je préfère personnellement être accompagné et avoir l’œil avisé d’un expert qui me dit tout, plutôt que de me débrouiller seul avec mes seuls compétences.
 
Savoir à qui s’adresser
 
Souvent, on pense à son banquier. Après tout il est la pour défendre mes intérêts. En principe…
Quand je veux investir en immobilier, je vais voir un agent immobilier, un promoteur. Il est aussi la pour me présenter les meilleurs biens et m’accompagner dans les étapes d’acquisitions par exemple. 
 
Personnellement, pour reprendre l’exemple de l’achat d’un véhicule, je fais l’impasse sur le vendeur. Il ne sera peut être plus la dans 6 mois. Donc j’évite d’être influencer par un vendeur et je compare. 
 
En investissement, je préconise la diversification. Cela passe aussi par les vendeurs monoproduits ou mono-enseignes. Chacun se fera son idée. 
 
Mais si vous partagez ma vision des choses, il faut appliquer bêtement certaines règles que la plupart de mes clients appliquent:
  • Quand il s’agit de supports non fiscalisés comme un livret A ou un LDD, la banque est parfaitement compétente en la matière.
  • Quand il s’agit de placements financiers comme l’assurance-vie, un plan d’épargne retraite (PERP, PER, Madelin, etc.), un plan d’épargne en actions (PEA), l’achat d’obligation, etc., il faut s’adresser à des conseillers financiers, soit en banque privée, soit auprès de Conseillers en Investissements Financiers. Pourquoi? Tout simplement parce que ces supports sont de l’investissement financier et qu’il faut connaitre les gérants de fonds, connaitre leur métier, etc. Vous avez tout à fait le droit de choisir une assurance-vie grand public vendue par les conseillers bancaires ou des commerciaux en assurance. Penser quand même à leur demander, à la souscription, de vous expliquer le fonctionnement de votre contrat et les critères de choix des supports financiers, qui correspondent grosso-modo à 80% du contrat, ce qui est le plus important. Si ce n’est pas clair, vous savez à quoi vous en tenir.
  • Quand il s’agit d’investir dans la pierre et profiter d’un dispositif fiscal, il faut que vous trouviez un professionnel ayant les compétences nécessaires à la fois en finance, en fiscalité et en immobilier neuf et ancien. Ne pas oublier qu’il est indispensable d’être accompagné annuellement pendant toute la durée de l’investissement, ne serait-ce pour votre déclaration fiscale.
 
 
Eviter de vivre les situation ci dessous
 
Je vous présente quelques exemples qui méritent le détour :
 
1er exemple : Assurance-vie
Il s’agit d’un placement d’épargne, dont tout ou partie de votre argent est placé en bourse. Déjà quelques constats:
  • beaucoup de personnes ne savent pas (ou plus) qu’ils sont exposés aux marchés financiers. Bref, ils confient de l’argent sans savoir a quoi il sert.
  • beaucoup de vendeurs vendent pour vendre. Ils se limitent à vous expliquer le vernis du contrat mais absolument pas ce qu’il y a sous le capot. Ils vous vendent simplement la gestion sous mandat et sont bien incapable de vous expliquer la mécanique. Ils vous proposent du “prêt à porter”, vendu au plus grand nombre. C’est dommage quand on sait qu’il s’agit de votre argent.
L’assurance-vie est par ailleurs, une excellente solution pour transmettre un capital. La règle basique :
 
Tout versement avant 70 ans vous permet de transmettre net de fiscalité jusqu’à 152 500€ par bénéficiaire. si je nomme 2 bénéficiaires, je peux leur transmettre jusqu’à 305 000€. Il y a d’autres règles que je n’étayerais pas ici.
 
Je vous donne mon exemple. C’est un record d’abus.
 
Une dame, charmante, à un âge respectable de 75 ans avec toutes ses facultés mentales, est appelée par sa nouvelle conseillère, la précédente ayant été mutée.
La nouvelle conseillère constate que sa cliente dispose d’une assurance-vie conséquente, constituée d’un fond en Euro et de 2 fonds diversifiés en actions. Le fond a des rendements très peu performant. La cliente a demandé qu’on lui propose une solution plus “rentable”, donc avec des rendements plus élevés, afin de compenser des frais assez élevés (env. 4,5% de frais d’entrée).
La clause bénéficiaire précise qu’il y a 2 bénéficiaires (ses 2 enfants), chacun devant alors recevoir au décès de la cliente, 152500€, argent placé avant les 70 ans de la cliente. La cliente ne faisant plus de versement depuis lors.
La conseillère propose alors de “casser” l’assurance-vie” et de replacer son argent sur une nouvelle assurance vie “plus rentable”. La cliente n’y connaissant rien, accepte. Tout le monde est content.
Sauf que, quelque mois après, le fils (un client) de la cliente me contacte pour un avis indépendant. Et je découvre la boulette.
Le simple fait d’avoir clôturé le contrat d’assurance-vie est synonyme dans sa situation, de la perte pure et simple de l’avantage fiscal. Dis autrement, la banque a généré à la cliente, une augmentation significative de la fiscalité à la succession, ajoutant quelques 274500€ dans le calcul de droits de succession. Si elle avait été correctement avisé, elle n’aurait pas fait l’opération.
 
En devoir de conseil, on repassera.
Je ne sais pas comment cela va se finir car on peux parler clairement d’abus de faiblesse, mais seule un juge peut juger du bien fondé de l’abus…
 
Mon conseil : Investir ne limite en rien à la vigilance, à partir du moment ou vous connaissez les règles et les conséquences de vos choix, qu’il soit fiscal, financier, social, etc. Encore faut-il les connaitre…
 
 
2ème exemple :
 
Investissement locatif et réduction d’impôt
Pour simplifier le sujet, vous achetez un bien immobilier en contrepartie de le louer avec un loyer plafonné par l’Etat (Scellier, Duflot, Pinel, etc.). Vous bénéficiez alors d’une réduction d’impôt.
 
Quelques exemples vus cette année :
  • 1ere situation :
Un client a acheté de l’immobilier avec un dispositif de réduction fiscale via sa banque : la vente s’est réalisée avec un crédit immobilier, argument qui a incité les personnes à investir pour leur retraite en plus de réduire leurs impôts. En soi, c’est une bonne idée. Ce qui l’est moins, c’est quand ces personnes demandent à leurs vendeurs de les accompagner dans les déclarations fiscales. Là, il n’y a plus personne, car soi-disant, il ne savent pas faire. En même temps, ce n’est pas le travail de la banque. Et c’est bien dommage! Ils se sont débrouiller seuls et ont commis des erreurs pendant 8 ans, ce qui a eu pour conséquence de surpayer l’impôt, … pendant 8 ans. On parle ici de milliers d’€.
Mon conseil : Un accompagnement se fait de A à Z, ni plus, ni moins.
 
  • 2ème situation
Une personne à l’aube de la retraite à effectuer une opération Scellier il y a quelques années, qui après étude, était plutôt bien paramétrée dans sa situation, et le projet rentable. Un agent immobilier, s’occupant de la gestion locative, rappelle cette personne quelque temps après et lui propose une opération “blanche” avec crédit. L’étude d’alors démontre qu’elle peut emprunter à la banque. Jusque-là, tout va bien. Ce qui va beaucoup moins bien, c’est que le bien a finalement été acheté beaucoup trop cher et qu’elle a surpayer de façon significative son bien. L’achat était de 250k€. Aujourd’hui, on est au max sur une valorisation de 170k€ (la valorisation n’est pas le prix de vente). Et ce n’est pas tout, elle a encore un crédit avec une mensualité très importante à supporter alors même que ces revenus ont baissé au moment de sa retraite. Aujourd’hui, elle a du choix : Soit elle vend à perte, soit elle s’enfonce financièrement. C’est dommage!
 
Mon conseil : Un achat immobilier doit répondre à des objectifs clairs, le professionnel doit aussi anticiper l’avenir!
 
  • 3eme situation
Des personnes qui ne regardent que la réduction d’impôts et il y en a encore beaucoup. Des vendeurs que je qualifie de peu scrupuleux n’hésitent pas à vendre des biens n’importe ou, et sans aucune considération patrimoniale. La loi a un peu changé les choses en limitant les rétrocommissions à 10% max du montant d’acquisition. C’est une bonne chose. Toutefois, une grosse fédération immobilière a pourtant tenté de faire modifier en 2020 la loi dans le but de faire comme avant. La règlementation a ici vocation à limiter les abus, car au final, c’est le client qui est lésé et n’a aucun moyen de faire valoir ses droits vis a vis d’un vendeur.
 
Mon conseil : La réduction d’impôt n’est que la cerise sur le gâteau. Le gâteau, ce sont les qualités intrinsèques du bien que vous achetez (localisation, proximité des transports, des écoles, etc. la qualité de construction, le choix du promoteur ou du professionnel qui fera la restauration/rénovation, etc.)
Vous connaissez à présent les grandes règles de l’investissement. Le spectre des solutions existantes est très large.
 
Une règle de base : soyez donc vigilant et ne foncez pas tête baissée.
 
Dans tous les cas, si vous vous adressez à un conseil exerçant mon métier, pensez à vérifier le document d’entrée en relation, qui est obligatoire et qui stipule tous les métiers qu’il ou elle a le droit d’exercer.
Posez un maximum de questions.
 

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